De Beers abaisse son estimation des ventes de bijoux en diamants dans le monde

Avi Krawitz

De Beers vient de revoir son estimation des ventes mondiales de bijoux en diamants après la publication d’une nouvelle étude évaluant la teneur en diamants des achats de bijoux depuis la récession de 2008.[:]Le groupe a également révisé ses données de production afin d’intégrer la production plus faible que prévu après la surévaluation du secteur de l’extraction artisanale.
La demande mondiale de bijoux en diamants a progressé de 2,4 %, à 76 milliards de dollars en 2018, entraînée par une croissance aux États-Unis et en Chine, d’après ce qu’a indiqué De Beers dans son rapport annuel Diamond Insight, publié au cours de la semaine du 28 octobre. Toutefois, ce chiffre est inférieur aux 82 millions de dollars qu’elle avait initialement annoncé pour 2017, puisque la société a obtenu de nouvelles informations relatives aux éléments inclus dans l’estimation des bijoux, a expliqué le minier.

La société a révisé son estimation pour la période 2009-2018, après avoir finalisé des études menées auprès de détaillants à propos de la teneur en diamants des achats de bijoux et de la structure du marché, mais aussi après avoir mené son étude « Diamond Acquisition Study » auprès des clients. Les chiffres révisés traduisent principalement la valeur des ventes aux États-Unis et sont plus cohérentes avec la valeur totale du retail des bijoux énoncée par le Département du commerce américain, a fait remarquer De Beers. L’année dernière, l’agence du gouvernement avait révisé à la baisse son estimation du retail des bijoux aux États-Unis.

De Beers a maintenu son évaluation de la demande mondiale de diamants taillés, qui a connu une hausse de 2 % pour 2018, à 25,3 milliards de dollars, un chiffre qui est inclus dans le total des ventes de bijoux. Cela laisse penser que d’autres éléments ont été surestimés, contribuant à la valeur globale des bijoux, notamment la valeur du métal utilisé, a expliqué un représentant de la société.

De Beers a fait appel à des chargés d’étude indépendants pour obtenir des informations auprès de détaillants à propos de leurs ventes de diamants : description du diamant, métal utilisé, composition totale de l’article, etc. À partir de là, la société a calculé le prix au carat des diamants et a donc pu comprendre la valeur de la teneur en diamants et la proportion qu’elle représente par rapport au total.

« L’étude a montré que la valeur du taillé par rapport à la valeur de retail globale du bijou avait augmenté aux États-Unis après la crise financière de 2008, a indiqué la société dans le rapport. Les ajustements apportés ont permis d’obtenir une nouvelle estimation du marché des bijoux en diamants, plus basse, aussi bien pour les États-Unis que pour le monde entier. »

D’après l’étude, en 2018, les ventes aux États-Unis ont progressé de 5 %, à 36 milliards de dollars, ce qui représente 49 % du total. En Chine, la demande de diamants par les consommateurs a pris 3 % en devises locales et 5 % en dollars, pour atteindre 10 milliards de dollars. La croissance a considérablement ralenti au second semestre, à l’occasion de l’escalade de la guerre commerciale entre États-Unis et Chine, a fait remarquer De Beers. La demande a également progressé au Japon, soutenue par l’appréciation du yen face au dollar, alors que le marché baissait en Inde et dans les pays du Golfe.

De Beers a fait remarquer que les consommateurs réduisaient de plus en plus la grosseur du diamant central des bagues de fiançailles mais intégraient davantage de pierres secondaires. La demande a également été influencée par d’autres tendances, comme un basculement vers des produits de marque. Ainsi, en volume, 36 % des bagues de fiançailles en diamants venaient d’une marque, contre 22 % il y a cinq ans. Une hausse de la confiance dans les achats en ligne stimule également la croissance et aide les chaînes et les marques de prestige à gagner des parts de marché, au détriment des indépendants spécialisés, d’après le rapport.

De Beers prévoit un maintien de la croissance en 2019, laquelle sera soutenue par des éléments macro-économiques de base. Toutefois, la disparition de l’incitation fiscale et la hausse des craintes liées à une récession pourraient peser sur la croissance aux États-Unis en 2020, a averti la société.

Des niveaux de production en baisse

Parallèlement, en 2018, la production mondiale de diamants a chuté de 2,7 %, à 154 millions de carats, tandis que sa valeur était en hausse d’environ 2,4 %, à 17,4 milliards de dollars, d’après De Beers. Dans son rapport Diamond Insight de l’année dernière, la société avait affirmé que la production de 2017 s’était établie à 164 millions de carats, pour une valeur de 17,5 milliards de dollars. De Beers a abaissé son estimation de la production mondiale de brut après avoir mandaté une étude indépendante du secteur de l’extraction artisanale.

« La nature du secteur informel est telle que les informations disponibles sont moindres et ne permettent pas d’estimer la production avec précision et avec un niveau de confiance élevé, a expliqué un porte-parole par e-mail. Le rapport en a conclu que nos précédentes estimations de la production informelle risquaient d’être trop élevées, notamment en République démocratique du Congo. »

Le rapport a évoqué la croissance de la production mondiale de diamants, des ventes de brut, de la demande de taillé et des ventes de bijoux en diamants, tel qu’indiqué dans le tableau suivant :


Data from 2019 De Beers Insight report, with Rapaport estimates for percentage growth where it wasn’t provided.

Source Rapaport