Compte-rendu de Las Vegas… PS : Les diamants sont bénéfiques

Avi Krawitz

Les initiatives de l’industrie en matière d’approvisionnement responsable et d’intégrité de la chaîne d’approvisionnement ont été mises sous le feu des projecteurs lors du salon JCK Las Vegas, jeudi 2 juin. [:]La conclusion a été la même lors de nombreuses sessions : le problème est que le public n’est pas au fait des grandes avancées réalisées par l’industrie à cet égard.

Cela est apparu très clairement dans l’un des ateliers « JCK Talks », qui se demandait si les diamants de laboratoire sont « une menace ou une opportunité » pour le marché des diamants naturels. En se présentant comme une alternative éthique aux diamants naturels, l’industrie des diamants de laboratoire sous-entendrait que le marché des diamants naturels n’est pas éthique.

Maarten De Witte, maître tailleur chez Diamond Foundry, un producteur californien de diamants de laboratoire, a souligné que les consommateurs avaient un sentiment négatif vis-à-vis de l’industrie des diamants naturels, du fait des diamants du conflit et des dégâts provoqués par les mines sur l’environnement. C’est pour cette raison, a-t-il expliqué, que la génération Y en particulier s’intéresse à Foundry, pour qui, actuellement, « la demande dépasse fortement l’offre ».

Lorsqu’ils achètent un diamant, ils ne posent pas forcément de questions sur les diamants du conflit. Mais, puisqu’ils en ont conscience, ils sont très intéressés par l’histoire des diamants de laboratoire, a-t-il expliqué.

Jean Marc Lieberherr, le président-directeur général de la Diamond Producers Association (DPA), a insisté sur l’aspect éthique du marché des diamants naturels. Il a souligné que les sociétés minières travaillaient aux côtés des communautés touchées par leurs activités pour créer des emplois et des programmes d’aide sociale, mais aussi pour minimiser les dégâts sur l’environnement.

D’après lui, les diamants de laboratoire (synthétiques) ne sont pas plus éthiques, en termes de proposition commerciale, que les diamants naturels. Les consommateurs les choisissent plutôt en raison de leur prix, a-t-il affirmé. Maarten De Witte a rétorqué que l’industrie des diamants de laboratoire pouvait se targuer d’une production responsable, à la différence de l’industrie des diamants naturels.

Stanley Zale, le vice-président pour les diamants et les pierres précieuses chez Stuller Inc., un fabricant de bijoux qui utilise aussi bien des diamants naturels que des diamants synthétiques, a souligné que l’industrie diamantaire faisait beaucoup de bien mais que « l’histoire méritait d’être mieux racontée. »

La session suivante, intitulée « Développement durable et responsabilité », s’est attaquée à cette tâche difficile. Parrainée par le Jewelry Summit dans le cadre du suivi de son assemblée inaugurale en mars, l’atelier a mis en avant 11 initiatives engagées pour faire progresser les objectifs du sommet. Parmi celles-ci, figure le « Project Megaphone » qui a pour objectif de faire connaître les belles histoires sur une plate-forme de contenus, actuellement en cours de développement, et en utilisant le hashtag #responsiblejewelry. Les organisateurs distribuaient des broches à porter pendant le salon JCK, en soutien au sommet, afin de « créer un mouvement, plutôt qu’un moment », a expliqué la coordinatrice Cecilia Gardner, PDG du Jewelers Vigilance Committee.

De même, le Responsible Jewellery Council (RJC) a affirmé qu’il s’engagerait dans une campagne de sensibilisation au cours de l’année à venir afin d’informer les consommateurs sur l’engagement de ses membres à respecter le code de pratiques du RJC. Une discussion, organisée par Signet Jewelers, a souligné les travaux qu’effectue le détaillant pour s’assurer que ses fournisseurs se portent garants de leurs diamants, grâce au Signet Responsible Sourcing Protocol for Diamonds (D-SRSP), lancé plus tôt cette année. Au cours de l’atelier, un représentant du Diamond Empowerment Fund (DEF) a expliqué que son site Internet www.diamondsdogood.com avait été créé pour mettre en exergue l’impact qu’ont les diamants sur les communautés partout dans le monde. « Nous devons faire passer le message car les gens ne savent pas tout le bien qui est fait. Cela doit être su », a-t-il conclu.

Les « JCK Talks » ont précédé l’ouverture du salon JCK Las Vegas, qui était organisé du vendredi 3 juin au lundi 6 juin. JCK Luxury a ouvert mardi 31 mai, tandis que le salon Couture et le salon Las Vegas Jewelry and Watch ont respectivement ouvert leurs portes jeudi 2 juin. La fréquentation a été assez satisfaisante pendant les quelques heures qui ont suivi l’ouverture du salon des montres et bijoux, spécialisé dans les antiquités de marque et les bijoux de succession.

Source Rapaport