Chow Tai Fook refuse les synthétiques

Avi Krawitz

Chow Tai Fook, le plus grand bijoutier de Hong Kong, a exclu de proposer une gamme de synthétiques dans ses boutiques, faisant remarquer que les consommateurs chinois n’étaient pas intéressés par cette catégorie.[:]

« Nous n’avons aucun projet pour développer des synthétiques pour l’instant car nous ne constatons aucun marché dans ce domaine en ce moment, a expliqué Kent Wong, directeur général de Chow Tai Fook Jewellery Group, dans un entretien avec Rapaport News vendredi 14 septembre. Chow Tai Fook est une marque de bijoux, mais aussi une marque de diamants. La valeur de notre marque, c’est l’authenticité, nous ne devons donc pas y déroger. »

Le fait que les produits naturels soient réels et authentiques est une idée trop fortement ancrée dans l’esprit des consommateurs locaux et dans la culture chinoise, a-t-il expliqué.

Kent Wong headshotÀ titre d’exemple, il a fait remarquer que la marque Monologue de Chow Tai Fook, qui cible les jeunes consommateurs de la génération Z, a constaté une forte hausse des ventes depuis la sortie d’une gamme de bijoux en diamants naturels. Lorsque la marque a été lancée il y a environ un an, les diamants étaient exclus de la gamme qui se limitait à des articles à bas prix, comme des cristaux sertis sur de l’argent. L’objectif était de pouvoir les vendre au prix moyen de 1 000 CNY (146 USD), contre une moyenne de 3 500 CNY (510 USD) pour le groupe.

Toutefois, les ventes stagnaient, ce qui a obligé la société à affiner la collection pour y inclure des articles contenant de petits diamants et de l’or 18 carats, même si cela a obligé à augmenter le prix moyen. « Le résultat a été une hausse des ventes. Nos articles en diamants représentent maintenant 40 % des revenus de Monologue, a indiqué Kent Wong. Nous devons comprendre une chose : les consommateurs chinois considèrent que ce qui est naturel est réel et il n’existe pas d’entre-deux en Chine en ce qui concerne les diamants artificiels. »

Au contraire, la plupart des bijoutiers américains intègrent la sphère des diamants synthétiques. Plus tôt ce mois-ci, Gina Drosos, PDG de Signet Jewelers, avait affirmé que la société surveillait de près la catégorie et prendrait soin d’être bien positionnée pour participer au marché des synthétiques si la demande des consommateurs était suffisante. De même, De Beers devrait commencer à vendre sa gamme de bijoux en diamants synthétiques Lightbox aux États-Unis sur son site Internet ce mois-ci.

Malgré l’intérêt croissant pour les diamants synthétiques, le Gemological Institute of America (GIA) n’a pas constaté de hausse dans le nombre de synthétiques envoyés pour certification dans ses laboratoires, d’après Tom Moses, vice-président exécutif et directeur du laboratoire et de la recherche au GIA. « Ce que nous avons constaté, puisque nous effectuons de nombreux tests sur de petits diamants, c’est une hausse des synthétiques mélangés dans ces plis », a indiqué Tom Moses à Rapaport News.

Chow Tai Fook s’est associée au GIA pour proposer des rapports de certification numérique sécurisés aux consommateurs grâce à la marque T-Mark du bijoutier. Le programme fait appel à la technologie Blockchain pour sécuriser les rapports, lesquels contiennent des informations sur le parcours du diamant, de la pierre brute jusqu’au bijou, en plus des informations sur les 4C du GIA.

Source Rapaport