Un facteur d’achat du brut

Edahn Golan

Divers facteurs influencent l’achat de brut. L’un des plus évidents se mesure aux prévisions de vente de taillé.[:]

Naturellement, si la période de novembre-décembre est la plus importante pour les 1 carat et grosseurs supérieures, un fabricant voudra s’assurer qu’il dispose de suffisamment de marchandises prêtes à vendre début novembre. Et si le tailleur se spécialise dans les petites marchandises, à faire sertir par des fabricants de bijoux avant d’être livrées aux détaillants, le délai s’allonge encore.

En toute logique, si le cycle de fabrication dure environ trois mois et que le taillé doit être prêt pour novembre, il faudra plus de brut en août.

Or, lorsque l’on compare les importations de brut et les exportations de taillé d’un grand centre de fabrication, l’image est différente, comme le montre le graphique ci-dessous (les chiffres reflètent les importations de brut et les exportations de taillé de l’Inde en 2012.)

Évidemment, des facteurs de poids entrent en jeu quand il s’agit d’acheter du brut. Un fabricant peut vouloir s’assurer que ses stocks ne soient pas trop dépouillés, par exemple, ou avoir parfois la possibilité d’acheter des marchandises à un prix inférieur. En outre, les fabricants en Inde veulent que leurs structures de taille fonctionnent autant que possible à plein régime ou presque, afin de fidéliser des travailleurs qualifiés et de maintenir leurs marges, et donc acheter du brut simplement pour que l’activité soit maintenue à un niveau optimal.

Tous ces facteurs influent sur le cycle d’achat, mais aucun n’a eu autant d’effet que la récente activité du taillé. Comme on le voit dans le graphique ci-dessus, une augmentation des exportations de taillé est suivie d’une augmentation des importations de brut le mois suivant. À l’inverse, une baisse des exportations de taillé est suivie d’une baisse des importations de brut.

C’est ce qui est arrivé en mars et en avril (une augmentation a fait suite à une augmentation), en avril et en mai (une baisse a fait suite à une baisse), et ainsi de suite tout au long de l’année.

Toutefois, la tendance n’est pas unique à 2012. En 2011, tandis que le taillé s’est vendu exceptionnellement bien au deuxième trimestre, la demande de brut a grimpé en flèche. À l’autre extrême, le taillé a fortement reculé en août et la demande de brut a chuté en septembre.

La tendance se poursuit. La demande pour des marchandises de meilleure qualité a été importante au cours des deux premières semaines de janvier de cette année, entraînant des pénuries pour de nombreux articles. Aujourd’hui, à la fin du mois de janvier, la demande progresse pour le brut et les fabricants sont de nouveau prêts à payer des premiums élevés pour les boîtes de la DTC, une chose qui ne s’est pas produite depuis de nombreux mois.

Les producteurs avertis de ces tendances en tiennent compte. Ils suivent la demande et les prix du taillé et font des rétro-calculs pour obtenir le prix du brut. Reste à savoir comment les fabricants peuvent se protéger, ou du moins se couvrir, pour pouvoir acheter du brut avant le rush, à des prix inférieurs et, ce faisant, maintenir leurs marges.

Source Idexonline