2022, un nouveau départ – Le temps de l’action

Iris Van der Veken

 Tendances 2022 du développement durable : lettre ouverte aux dirigeants des entreprises de l’industrie des bijoux.

Si 2021 a pu sembler être une année de transition, 2022 se présente comme une année de nouveaux départs. Pour moi comme beaucoup d’entre nous, le début d’année est riche de symbolisme et d’espoir. C’est une époque où j’aime transmettre une profonde gratitude – en premier lieu et surtout, aux gens autour de moi – aux personnes que j’aime, à mes collègues et collaborateurs et aux innombrables autres personnes dont les vies sont entremêlées à la mienne, directement ou indirectement. Je suis également reconnaissante de figurer parmi ceux qui ont l’immense privilège et la vaste responsabilité d’installer le changement et de laisser un monde meilleur que celui que nous avons reçu.

Il me paraît absolument évident que nous pouvons, et devons, faire plus de bien. Nous devons accélérer le rythme du changement et renouveler notre foi dans les objectifs que nous avons collectivement établis pour nous-mêmes. Nous savons que les enjeux sont énormes – pour nous tous, pour cette planète que nous appelons la nôtre !

Le chemin vers ces objectifs n’est pas toujours simple. Lorsque les difficultés me semblent insurmontables, je me rappelle cette citation de feu l’archevêque Desmond Tutu : « Faites le bien, par petits bouts, là où vous êtes ; car ce sont tous ces petits bouts de bien, une fois assemblés, qui transforment le monde. » Je dois me rappeler souvent à moi-même que le changement prend du temps et qu’il nécessite une action collective.

Je suis extrêmement fière du travail engagé l’année dernière par nos équipes du RJC et par les plus de 1 550 sociétés membres dans 71 pays. Je remercie les innombrables organisations inspirantes, comme la BJOP, la CIBJO, Diamonds Do Good, GIT, IAC, le JVC, le NDC, WJA pour leur passion et leur engagement à ouvrir la voie et préserver la confiance des consommateurs. Je trouve remarquable la façon dont elles ont repoussé les limites, tout en œuvrant ensemble pour transformer les innombrables vies concernées par notre industrie. Elles ont intégré une innovation révolutionnaire, la redevabilité, la transparence, l’inclusion et l’autonomisation, afin de s’unir vers cet objectif central – la dignité pour tous d’ici 2030. Notre industrie comptant sur la confiance et les émotions, je crois que notre responsabilité est d’autant plus grande d’accélérer l’impact positif lié aux 17 objectifs de développement durable (SDG). C’est cette croyance qui a donné lieu à la publication de la « Feuille de route vers 2030 et au-delà », qui propose aux entreprises un cadre solide pour intégrer les SDG prioritaires dans leur stratégie commerciale. Nous adressons nos remerciements sincères et chaleureux à Feriel Zerouki, la vice-présidente senior des affaires d’entreprise chez De Beers, et à Matthew Kilgarriff, directeur de la responsabilité sociale d’entreprise chez Richemont qui ont dirigé ces travaux.

Je me tourne avec beaucoup d’espoir et d’ambitions vers 2022 et, en me penchant sur les travaux que nous réalisons ici au RJC, j’ai eu envie de partager avec vous six thèmes essentiels sur lesquels j’ai pu lire et réfléchir. Je considère qu’ils sont cruciaux, à l’heure actuelle, dans notre voyage vers le développement durable. Je ne prétends pas qu’ils soient mutuellement exclusifs, ni qu’ils soient collectivement exhaustifs ! Toutefois, ils ont piqué ma curiosité et mon intérêt. Je les trouve très importants pour la poursuite de nos engagements communs et j’espère qu’il en ira de même pour vous.

Bonne lecture !

I. CROISSANCE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE ET INCLUSION : COMMENT BÂTIR UN AVENIR HARMONIEUX ?

L’un des principaux défis que les acteurs du changement, présents dans les entreprises, les gouvernements et la société, ont eu à aborder est la façon de conceptualiser et créer un avenir où ces trois objectifs – croissance, développement durable et inclusion – ne se contredisent pas mais se renforcent et deviennent des moteurs cumulatifs du changement. La pandémie nous aura au moins montré, de façon précise et claire, que ces trois éléments sont profondément liés et ne peuvent pas être traités comme des accommodements.

Comme l’explique un rapport de McKinsey & Company, voici ce que ces trois termes peuvent et devraient englober :

  • Dans la croissance, nous incluons l’ambition d’une prospérité et d’un bien-être accrus, y compris la croissance des bénéfices économiques pour les sociétés, la croissance du PIB pour les pays – ainsi que des mesures comme la satisfaction de vie pour les citoyens – dérivées en partie de la dignité au travail (tout en reconnaissant que les définitions mesurables du bien-être continuent d’évoluer).
  • Dans l’inclusion, nous envisageons l’égalité des chances, des progrès et des résultats majeurs pour tous – en particulier des standards de vie suffisants –, ainsi que l’abaissement de l’inégalité entre hommes et femmes ou entre les âges, les ethnies, l’environnement familial et les lieux de vie.
  • Dans le développement durable, nous visons la résilience environnementale, qui commence par la réduction du risque climatique et inclut également la préservation bien plus vaste du capital naturel et l’équité intergénérationnelle, le tout considéré en termes de coûts et d’avantages économiques et sociétaux. Vous trouverez le résumé des résultats de la COP26 ici.

Les objectifs sont ambitieux, et souvent colossaux, les investissements requis pour le développement durable et l’inclusion sont souvent élevés. La croissance engendre également comme difficulté une hausse permanente des inégalités. Toutefois, les bonnes nouvelles arrivent lorsque nous décidons de nous attaquer à ces difficultés de front. Nos structures destinées à atteindre chacun de ces objectifs doivent être créées de manière à ce que ces forces se soutiennent et se consolident l’une l’autre et n’agissent pas comme des accommodements.

Pour envisager ces trois éléments coexistant de façon harmonieuse et sans antagonisme, il faut un changement d’état d’esprit, de politique et d’action exécutive mais les bénéfices pour nous tous seront énormes et se cumuleront au fil du temps.

II. ASSURER L’AVENIR DE VOTRE ORGANISATION : PRIORITÉ AUX PERSONNES ET AUX OBJECTIFS – COMMENT LES DIRIGEANTS PEUVENT ANCRER UNE CULTURE SÉCURISÉE DE LA CONFIANCE ET DE L’INCLUSION

Comme l’indique un article de Harvard Business Review, nous devons nous figurer ce que les étoiles montantes de demain attendent de nous. Même sans pandémie, les dirigeants de demain voudraient une proposition de valeur sur le lieu de travail très différente de ce qui motivait les travailleurs il y a dix ou même cinq ans. En 2030, d’après le Bureau américain des statistiques du travail, la génération Y constituera 75 % de la force de travail. Cette génération veut tout : des horaires flexibles, de la diversité sur le lieu de travail, de l’engagement, de l’autonomie et un lien signifiant avec leurs employeurs. La Covid-19 nous a enseigné l’importance des relations et des liens qui ont du sens. Nous avons tous redécouvert l’importance de dirigeants conscients, d’emplois utiles, de collègues soutenants et aimables et d’employeurs flexibles.

Pour avoir une idée de ce que les sociétés de bijouterie devront faire pour attirer et fidéliser des talents à l’avenir, pensez à ServiceNow, une société de logiciels et de services pour les entreprises de 3,5 milliards de dollars installée à Santa Clara, en Californie. À la différence d’un grand nombre de ses concurrents de la Silicon Valley, ServiceNow ne compte pas appâter ses employés avec son lieu de travail, comme des bureaux modernes et une cafétéria gourmet qui propose des déjeuners gratuits et d’énormes lattes. La société se concentre plutôt sur des facteurs plus essentiels pour fidéliser et inspirer ses employés : une culture de l’inclusion, un lieu de travail qui permet de réaliser les choses rapidement et facilement et des récompenses de premier ordre pour ceux qui « restent insatiables et humbles ».

Les concepts de management traditionnels que représente l’organigramme – coordination, hiérarchie, organisation matricielle – ne fonctionneront plus. Nous ne devons plus espérer que ces anciens modèles s’adaptent à l’environnement actuel. Leur conception est mécanique, ils sont conçus pour atteindre uniformité, bureaucratie et contrôle – des objectifs qui amoindrissent ce que les sociétés mettent désormais en priorité : la créativité, la rapidité et la redevabilité. Un article de McKinsey souligne neuf clés pour préparer sa société à l’avenir.

La solution ne consiste pas à modifier les anciens modèles mais à les remplacer par quelque chose de radicalement meilleur. Aujourd’hui plus que jamais, il revient aux dirigeants d’entreprise à tous les niveaux de créer et de nourrir une culture originale, plutôt qu’une culture par défaut. On sait depuis longtemps que la culture des organisations est l’une des sources les plus puissantes d’avantages concurrentiels. Et ce précisément parce qu’une culture créée, originale, est unique à une organisation et qu’il est difficile pour ses concurrents de la répliquer. De plus, la culture attire les talents, influence la perception et l’engagement des employés et entraîne des performances supérieures. Quant aux dirigeants d’entreprise, leur influence est majeure pour façonner et faire évoluer la culture d’entreprise. La guerre des talents a commencé et les talents la gagneront. Dans notre industrie, qui est une industrie centrée sur les personnes, nous allons devoir intensifier le rythme.

Ayant un point d’observation unique et privilégié au RJC, je suis en mesure d’étudier des dirigeants d’un très grand nombre de sociétés membres qui mènent un leadership signifiant, dirigé vers un objectif, capable de renforcer les valeurs, les normes et les comportements, et qui devient ensuite la culture d’une société. Rien de surprenant à ce que ce leadership conscient soit également le facteur qui place les sociétés à l’avant-garde de la feuille de route de l’ESG, avec un axe important sur la composante S, le social. Au sein de cette composante, le bien-être mental devra occuper une place prépondérante dans votre stratégie des RH. Il n’y a pas si longtemps, la santé mentale était un sujet dont on parlait derrière des portes closes (lorsqu’on osait l’évoquer).

Aujourd’hui enfin, les conversations sur la santé mentale font partie de la nouvelle normalité. Des célébrités – de Stromae à Lady Gaga – évoquent ouvertement leur combat contre l’anxiété et la dépression et exhortent les autres à demander de l’aide. En tant qu’organisation, nous allons devoir façonner des politiques fortes pour créer des lieux sécurisés où notre personnel sera en mesure de prospérer. Je vous invite à lire l’article de Garen Staglin, « It’s ok not to be ok: addressing workplace mental health », dans Forbes. Le plus gros facteur de succès du programme de santé mentale d’une entreprise est le niveau d’engagement du PDG et de ses autres grands dirigeants. Sans cet engagement, les programmes perdent de leur allant, les stigmates persistent et les cultures d’entreprise restent indifférentes aux problèmes de santé mentale de leur personnel. Il est temps pour les dirigeants d’intensifier et de promouvoir la santé et le bien-être de toutes leurs équipes – une difficulté qui persistera bien après que nous nous sentions suffisamment à l’aise pour enlever nos masques.

III. L’ÉGALITÉ HOMMES-FEMMES DOIT OCCUPER UNE PLACE CENTRALE POUR QUE LES AUTRES OBJECTIFS PROGRESSENT – LES DROITS HUMAINS DOIVENT SE TROUVER EN HAUT DE NOTRE AGENDA DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

Nous disposons de vastes preuves aujourd’hui permettant de savoir que tous les objectifs collectifs que nous avons définis pour nous-mêmes, qu’il s’agisse de l’action climatique ou de la croissance durable, doivent avoir un accent mis sur le genre.

Toutefois, l’écart entre hommes et femmes dans le monde ne devrait pas se combler avant 136 ans. La pandémie de Covid-19 a rallongé cette durée, qui était auparavant de 100 ans, d’après le rapport sur l’inégalité hommes-femmes du Forum économique mondial.

Le tout dernier rapport de ONU Femmes, en association avec l’ONU/DAES, Progrès vers la réalisation des Objectifs de développement durable : Gros plan sur l’égalité des sexes 2021, présente les toutes dernières données sur l’égalité hommes-femmes à travers les 17 objectifs de développement durable. Le rapport souligne les progrès réalisés depuis 2015 mais également l’alerte continue émise à propos de la pandémie de Covid-19, ses effets immédiats sur le bien-être des femmes et la menace qu’elle représente pour les futures générations. Il montre que les femmes et les filles sont toujours affectées de manière disproportionnée par les retombées socio-économiques de la pandémie de Covid-19 : pertes d’emplois et de moyens de subsistance inégales, perturbations dans l’enseignement, charges accrues de travail non rémunéré et hausse phénoménale des violences domestiques.

Sans un engagement fort de notre industrie pour faire accélérer les progrès, la communauté mondiale dans toutes les industries ne parviendra pas à atteindre l’égalité hommes-femmes. Construire l’avenir différemment et mieux obligera chacun d’entre nous à placer les femmes et les filles au centre de tous les aspects de la réponse d’urgence et du rétablissement, y compris à l’aide de politiques soucieuses des genres, qui autonomisent les femmes tout au long de la chaîne de valeur, de l’extraction minière au retail. Du point de vue de notre industrie, notre attention doit se tourner sans plus attendre vers l’ASM. Le secteur ASM peut avoir de nombreux impacts positifs : des opportunités d’emploi rural, des revenus pour les femmes qui travaillent comme mineures ou autour des communautés minières, ainsi que l’extraction minière qui est une activité économique faisant vivre des millions de familles. Alors oui, je crois fermement que l’heure est venue de sonner le signal d’alarme et d’accélérer l’action sur le terrain car les progrès réalisés à ce jour sur l’égalité hommes-femmes risquent fort de ne pas être appliqués.

N’oublions pas que les droits des femmes sont des droits humains. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, appelle à une remise à zéro mondiale « pour mieux repartir, guidés par les droits humains ». « Les droits humains sont notre lignée ; ils nous lient les uns aux autres, sur un pied d’égalité. Les droits humains sont notre lignée ; ils sont la voie vers la résolution des tensions et l’établissement d’une paix durable. Les droits humains sont à l’avant-garde ; ils sont les blocs fondateurs d’un monde fait de dignité et d’opportunités pour tous – ils sont mis à mal tous les jours. » Comment, en tant qu’industrie, pouvons-nous faire accélérer les actions afin de protéger les droits humains dans toute la chaîne de valeur ? La due diligence des droits humains doit être une priorité essentielle, à l’ordre du jour de chaque entreprise. Ce n’est pas chose facile mais c’est un sujet que nous devons tous aborder collectivement et avec passion car il est de notre responsabilité commune de protéger les vies des personnes dans la chaîne de valeur. Consultez les informations cette année, car le RJC lancera des outils mis à jour sur la due diligence des droits humains et organisera différentes sessions de travail pour soutenir nos membres dans l’intégration de la due diligence des droits humains au cœur de leur stratégie professionnelle.

IV. L’INNOVATION, MOTEUR DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

Alors que les sociétés planifient leur stratégie de sortie de la pandémie, il devient très clair que celles qui sont les plus avancées sur la feuille de route numérique profitent d’avantages importants. Sans surprise, la pandémie a accéléré l’adoption des technologies numériques par les sociétés comme par les consommateurs, faisant gagner au moins quelques années.

Une part importante de la reprise que nous avons observée dans l’industrie de la bijouterie est la conséquence de stratégies de commerce électronique solides et opportunes. Les sociétés qui sont en tête de ce mouvement profitent d’avantages plus importants. Dans notre industrie, nous savons que près de 21 % des ventes pour les fêtes de 2021 ont été réalisées en ligne, un essor de près de 15 % par rapport à l’année 2019, avant la pandémie.

La « dotation en technologie », un terme figurant dans un rapport de McKinsey & Company, est associée à de meilleurs résultats commerciaux. La disruption numérique se produit plus vite et avec davantage d’urgence et les sociétés se tournent vers la technologie pour se différencier stratégiquement de leurs concurrents. Et cela ne se limite pas aux stratégies de commerce électronique ou de télétravail, la démarche englobe un ensemble, d’une initiative vers un leadership plus conscient des technologies au fait de considérer la technologie comme un activateur sur la feuille de route de l’ESG.

Si l’état actuel de notre planète est en partie une conséquence des progrès technologiques époustouflants de notre espèce, il est également vrai que les technologies de transformation et l’innovation seront essentiels pour réduire notre impact sur la planète. Comme l’indique un récent rapport de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) : « L’innovation est à la fois une source essentielle de difficultés systémiques pour l’environnement et le développement durable et un élément essentiel de la réponse de la société à de telles difficultés. »

Je considère que ce virage est déjà visible dans le rythme des innovations, qui accélère rapidement, entraînant des processus sans carbone ou bas carbone. La transition vers un zéro net d’ici 2050 nous obligera à garder l’œil sur ces solutions innovantes et à les suivre activement, tout en sachant que le chemin reste incertain et que toutes ces technologies ne fonctionneront pas. Pourtant, celles qui auront du succès auront forcément un impact exponentiel.

Un article succinct de la société de conseil IAM aborde la façon dont les investissements dans le domaine de l’innovation ESG font la course en tête, ce qui ne peut être qu’un bon signe.

Dans l’industrie de la bijouterie, nous savons que la disruption technologique dans des domaines comme la Blockchain et l’IA est maintenant devenue prépondérante pour favoriser des pratiques d’approvisionnement éthique, des chaînes d’approvisionnement responsable et la transparence. Les exemples abondent : le consortium Aura Blockchain, une collaboration entre LVMH, Richemont et le groupe Prada, la société technologique Everledger et Tracr, qui n’en sont que quelques exemples remarquables.

V. SUIVRE CE QUI COMPTE : LA MESURE EN TANT QU’AVANTAGE CONCURRENTIEL POUR RENFORCER LA CONFIANCE DES CLIENTS

« Vous ne pouvez pas gérer ce que vous ne pouvez pas mesurer », cet adage célèbre de Peter Drucker a résisté à l’épreuve du temps et n’en est devenu que plus pertinent dans le monde d’aujourd’hui, alimenté par les données, où les décisions commerciales reposent de plus en plus sur les big data et leurs myriades d’applications. Les techniques de mesures avancées permettent non seulement aux sociétés de suivre et de mesurer l’impact mais également de créer une culture de la transparence et de la redevabilité. Et avec l’objectif noble de mesurer notre impact sur la planète, il nous faut des cadres robustes et sophistiqués pour pouvoir quantifier notre impact ESG.

Un article d’Harvard Business Review donne un aperçu de certains des défis que rencontrent actuellement les cadres de mesure d’ESG et comment y remédier pour des perspectives plus solides et plus précises.

Au RJC, un nouveau cadre a été développé pour soutenir la mise en place de l’agenda 2030 et pour évaluer les progrès vers un impact à long terme. Les métriques fourniront une vue holistique de l’engagement des membres et de la gestion des principaux risques ESG et des améliorations en résultant en matière de conformité et de performances. Ces nouvelles métriques nous permettront d’évaluer les progrès, de promouvoir un changement de comportement, de rapporter les performances de façon plus complète et de prouver les progrès signifiants et mesurables aux parties prenantes. Pour plus d’informations sur la méthodologie et les métriques de performances des membres, consultez cette ressource sur le site Internet du RJC.

La faisabilité des métriques a été testée à travers un projet pilote impliquant 30 membres du RJC issus de toute la chaîne de valeur. Les membres qui y ont participé comprennent des sociétés comme ALROSA, Boucheron, Cartier, Chopard, De Beers, Hermes, IWC, Louis Vuitton et Rio Grande, pour n’en citer que quelques-uns.

Les données dérivées des métriques aideront à informer sur la stratégie, à engager l’innovation et à délivrer des améliorations constantes.

Notre objectif stratégique pour 2022 portera sur la formation et l’information des membres. Nous voulons aider nos membres à comprendre les objectifs SDG les plus importants pour leur propre modèle d’activité. Nous nous engageons à accroître la reconnaissance de la certification RJC en tant que mécanisme crédible de gestion des risques ESG et cela ne sera possible que grâce à une mise en œuvre efficace des SDG.

VI. LES PARTENARIATS SONT ESSENTIELS POUR COMBATTRE LA CRISE CLIMATIQUE IMMINENTE

Le changement climatique est la plus grosse menace pour l’humanité. Son incidence nous touchera tous. En effet, des conséquences sont déjà consignées partout dans le monde. Il est évident que nous devons agir aujourd’hui pour éviter des conséquences catastrophiques. La COP 26 s’est révélée être une étape essentielle dans la lutte pour maintenir le réchauffement mondial en dessous des 1,5 °C. Un nombre record de délégués se sont rassemblés pour s’accorder sur le pacte climatique de Glasgow. La COP 26 et le pacte climatique qui en est issu ont relevé les ambitions pour maintenir l’objectif des 1,5 °C mais cela ne sera atteint qu’avec la collaboration de toutes les nations, ainsi qu’avec des efforts combinés des individus et des organisations. Il s’agit d’un combat que nous ne pouvons pas gagner seuls et qui exigera un niveau de coordination, de collaboration et d’efforts collectifs sans précédent entre nations, organisations et communautés.

Les émissions neutres en carbone ont une fois de plus été un thème central de la COP 26. Ainsi, 153 pays ont mis en place de nouveaux objectifs d’émissions. Désormais, plus de 90 % du PIB mondial et 90 % des émissions mondiales sont couvertes par des objectifs de neutralité carbone, ce qui contribuera à garder en tête les principes de l’accord de Paris. Il est temps maintenant d’entamer notre voyage vers la neutralité carbone. Il peut être difficile de savoir par où commencer, en particulier pour les petites entreprises. BSR a lancé un cours de formation gratuit pour les fournisseurs de PME, offrant les outils et les ressources nécessaires afin de commencer à engager l’action climatique. Ce superbe outil éducatif et de rapport est disponible ici.

Afin d’accélérer la dynamique du développement durable après la pandémie, nous devons relever nos attentes et nos aspirations et gérer nos activités à travers le prisme de la protection des personnes, de la planète et des communautés. Et tandis que le monde redémarre lentement, nous devrons renforcer et renouveler notre foi dans le système des partenariats, en reconnaissant que, puisque nos objectifs sont partagés, le chemin doit également être partagé.

Je constate cela partout autour de moi, à un rythme incroyable. Et il y a là, en soi, un motif d’espoir immense !

Enfin, permettez-moi de profiter de cette occasion pour vous souhaiter une année 2022 heureuse, faite de santé et de prospérité. Puissions-nous tous accueillir le nouveau, honorer l’ancien et laisser les vents du changement nous pousser vers nos objectifs communs !

Source Responsible Jewellery Council


Photo © Gabriel Jimenez on Unsplash.