La World Jewellery Confederation (CIBJO) entend revenir sur sa décision de 2010 qui autorisait les expressions « produit en laboratoire » et « créé en laboratoire », comme alternatives au terme « synthétique ». Elle les juge en effet aujourd’hui préjudiciables aux ventes de diamants naturels.
L’organisation a inscrit à l’ordre du jour de son congrès 2025, qui se tiendra du 27 au 29 octobre à Paris, la révision de son Blue Book du diamant, un document qui répertorie la terminologie acceptable pour l’industrie, ainsi que des normes ISO pertinentes.
« Notre industrie traverse actuellement une période de transition importante », a déclaré Udi Sheintal, président de la Commission du diamant de la CIBJO, jeudi 11 septembre.
Le secteur se trouve à la « croisée des chemins », dans un contexte de baisse de la demande de diamants naturels, de chute des prix et de recul de la production, a-t-il poursuivi. « Face à cette situation, de nombreux acteurs cherchent à rétablir des frontières plus nettes entre diamants naturels et diamants synthétiques – une démarche que je considère essentielle pour restaurer la confiance des consommateurs et garantir l’intégrité du marché du diamant naturel à long terme », a-t-il expliqué.
La CIBJO avait, lors de son congrès de 2010 à Munich, en Allemagne, approuvé une résolution autorisant l’emploi d’autres termes pour les diamants synthétiques.
L’organisation souhaite également évoquer la possibilité de restreindre l’utilisation du système de certification des 4C aux diamants naturels, une décision déjà adoptée par le Gemological Institute of America (GIA) en août. Cependant, d’autres laboratoires, comme l’International Gemological Institute (IGI), ont réaffirmé leur intention de continuer à certifier les diamants synthétiques à l’aide de l’échelle employée pour les diamants naturels.
Enfin, la confédération souhaite accroître la transparence pour les consommateurs. Selon elle, toutes les descriptions et actions marketing employées pour les diamants synthétiques doivent « refléter la réalité de leur origine : ils ne sont ni cultivés ni créés en laboratoire, mais fabriqués dans des installations industrielles à l’aide de procédés artificiels », a souligné Udi Sheintal. « Il me semble à la fois opportun et nécessaire de réfléchir à nos décisions passées, de reconnaître nos erreurs éventuelles et de prendre des mesures déterminantes pour un avenir plus transparent et responsable », a-t-il ajouté.
Image : diamants synthétiques (Shutterstock)
Source : Rapaport