Le Kimberley Process (KP) n’est pas parvenu à un consensus au sujet de l’élargissement de la définition des diamants du conflit, lors de sa séance plénière au cours de la semaine du 17 novembre à Dubaï, selon les organisations de l’industrie.
« Bien que prévisible, ce résultat constitue évidemment une immense déception pour la société civile. Une fois de plus, le KP n’a pas réussi à élargir la définition des diamants du conflit », a déclaré Jaff Bamenjo, coordinateur de la Coalition de la société civile (CSC), qui représente les groupes à but non lucratif auprès du KP. « L’histoire se répète et nous aurions vraiment aimé qu’il en soit autrement. »
Lors de la conférence annuelle du KP, les parties prenantes ont une nouvelle fois tenté de réviser la définition des diamants du conflit, critiquée depuis des années du fait qu’elle se limite aux violences perpétrées par les groupes rebelles.
Différents textes ont été étudiés au fil des années, mais le règlement du KP exige l’approbation de tous les pays membres pour qu’une modification entre en vigueur.
« Il ne s’agit pas d’un groupe en particulier qui aurait fait barrage, a déclaré Jaff Bamenjo lors de son discours de clôture de la séance plénière vendredi 21 novembre. Les vetos sont venus de toutes parts, ce qui a conduit à une impasse infranchissable.»
Le World Diamond Council (WDC), qui représente l’industrie auprès du KP, a affirmé qu’une « large majorité » des membres était favorable à l’élargissement de la définition afin d’y inclure « les violences perpétrées par des groupes armés, au-delà des mouvements rebelles traditionnels, notamment les milices, les mercenaires, les réseaux criminels organisés, les sociétés militaires et de sécurité privées, et d’autres acteurs non étatiques ».
Cependant, « un petit nombre de participants au KP a bloqué le consensus sur des réformes attendues de longue date », a déclaré le WDC vendredi 21 novembre, adoptant une position légèrement différente de celle de la CSC.
« La plupart des participants ont fermement soutenu l’Afrique, a déclaré Feriel Zerouki, la présidente du WDC. Cet échec est dû à une minorité, et non au KP lui-même. Et bien qu’ils aient freiné nos progrès aujourd’hui, ils ne peuvent pas interrompre l’avancée de nos travaux. »
Ahmed Bin Sulayem, le président du KP, a déclaré qu’un petit nombre de participants étaient défavorables à la nouvelle définition. « Quelques États ont introduit une question géopolitique dans un mécanisme conçu pour prévenir les abus qu’ils ont pourtant contribué à définir », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, le Ghana a été désigné vice-président du KP pour 2026 et président pour 2027, mais le poste de président pour 2026 reste vacant. Les Émirats arabes unis (EAU) assurent une « présidence de tutelle » cette année.
Par ailleurs, Abu Brima succédera à Jaff Bamenjo à la coordination de la CSC, a annoncé ce dernier.
Image : Un certificat du Kimberley Process (Antwerp World Diamond Centre)
Source : Rapaport