Le laboratoire cessera d’attribuer aux pierres des grades spécifiques de couleur et de pureté au profit d’une « nouvelle terminologie descriptive ».
Dès la fin de l’année, le GIA modifiera de nouveau son approche des diamants synthétiques, en abandonnant l’utilisation de grades spécifiques de couleur et de pureté au profit d’un classement en deux catégories, « premium » ou « standard ».
Carlsbad, Californie – Le Gemological Institute of America fait de nouveau évoluer ses rapports sur les diamants synthétiques.
Cette fois-ci, le laboratoire négocie en quelque sorte un retour aux sources.
Lundi 2 juin, le GIA a annoncé qu’à compter de la fin de l’année, il cesserait d’utiliser sur les diamants synthétiques la nomenclature de couleur et de pureté développée pour les diamants naturels.
Le laboratoire commencera par confirmer que la pierre reçue est bien un diamant synthétique, puis il évaluera sa couleur, sa pureté et sa finition afin de déterminer si elle appartient à l’une des deux catégories, « premium » ou « standard ».
Si le diamant synthétique ne répond pas aux critères minimum de qualité, le GIA ne lui accordera pas sa certification.
Le laboratoire procède à ce changement en réponse, explique-t-il, à la baisse spectaculaire de la gamme de couleurs et de puretés observée sur les diamants synthétiques, une évolution due aux améliorations constantes de la technologie de culture des diamants ces dernières années.
Il a également souligné que cette nouveauté « aiderait les consommateurs à comprendre les différences d’origine importantes entre les deux produits, pour leur donner confiance et leur permettre de prendre des décisions d’achat éclairées. »
Le GIA a indiqué que, depuis 2022, 95 % des diamants synthétiques qui lui sont envoyés pour certification sont incolores, ce qui signifie qu’ils devraient obtenir un grade D, E ou F, alors que 98 % ont obtenu une pureté VS1 ou supérieure.
Tom Moses, vice-président exécutif et directeur du laboratoire et de la recherche, a déclaré : « À l’instar d’autres pierres synthétiques, nous estimons que les diamants synthétiques vont être de plus en plus populaires et acceptés par les consommateurs. »
« Plus de 95 % des diamants synthétiques commercialisés se situent dans une gamme très restreinte de couleurs et de puretés. De ce fait, le GIA n’a plus d’intérêt à classer les diamants synthétiques en fonction de la nomenclature créée pour le continuum de couleurs et de puretés des diamants naturels. »
Les remarques de Tom Moses rappellent celles qu’il avait faites lors d’un entretien accordé au National Jeweler en 2016, dans lequel il expliquait l’approche du GIA en matière de certification des diamants synthétiques.
À l’époque, le GIA employait des termes plus généraux pour décrire les diamants synthétiques, qualifiant d’« incolores » les pierres D à F et de « quasi-incolores » celles de G à I, avec uniquement quatre grades de pureté : VVS, VS, SI ou I, contre 11 pour les diamants naturels.
Tom Moses avait alors justifié le choix du GIA par le fait que les diamants synthétiques n’avaient tout simplement pas la même gamme de couleurs et de puretés que les diamants naturels.
Pour le GIA, il était illogique d’appliquer son système de certification aux diamants synthétiques, lequel, comme l’avait souligné Tom Moses, avait été développé pour les « productions minières traditionnelles » dans les années 1940, bien avant que les diamants synthétiques n’arrivent sur le marché dans les quantités que l’on connaît aujourd’hui.
Le GIA a commencé à certifier les diamants synthétiques en 2006.
C’est en 2018 que le laboratoire a annoncé un premier changement dans sa façon de considérer les pierres après la publication, par la Federal Trade Commission, de ses guides de joaillerie révisés. Parmi les modifications apportées figurait la suppression du terme « synthétique » de la liste des termes recommandés pour désigner ces pierres.
Au vu de cette mise à jour, le laboratoire a annoncé en avril 2019 qu’il allait renommer ce qui s’appelait alors le « Rapport de certification des diamants synthétiques du GIA » et qui est devenu le « Rapport sur les diamants synthétiques du GIA ».
Il a également commencé à inclure les échelles standard de certification de couleur, de pureté et de taille dans ses rapports, mais à titre de référence uniquement ; le laboratoire ne certifiait pas les diamants synthétiques de la même manière que les pierres naturelles.
Un peu plus d’un an plus tard, la situation a changé.
En août 2020, le GIA a annoncé qu’il commencerait à utiliser les mêmes grades de couleur et de pureté pour les diamants naturels et synthétiques, évoquant « la reconnaissance toujours plus forte, par le secteur et les consommateurs, du fait que les diamants synthétiques sont un produit à part. »
Près de cinq ans après cette annonce, le GIA change une nouvelle fois de cap.
Cette fois, le laboratoire utilise vraisemblablement une terminologie encore plus large que lorsqu’il a commencé à certifier les diamants synthétiques, il y a près de 20 ans.
Il abandonne les termes « incolore » ou « quasi-incolore » et sa gamme limitée de grades de pureté pour évaluer ces deux qualités ensemble, ainsi que la finition, afin de déterminer si les pierres synthétiques sont de type « premium » ou « standard ».
Selon le GIA, les prix et les conditions d’envoi de son nouveau service de certification des diamants synthétiques sont en cours d’élaboration.
Les détails devraient être annoncés au troisième trimestre. En attendant, les rapports actuels du GIA sur les diamants synthétiques restent valables.
Le communiqué ne précise pas si un autre nom sera donné aux rapports, ou au contenu de ce nouveau service, quel qu’il soit.
Il ne précise pas non plus si le GIA modifiera les deux autres critères appliqués aux diamants synthétiques : le poids-carats et la taille, deux éléments dépendant du processus de fabrication et qui peuvent donc concerner un large éventail de diamants, naturels ou synthétiques.
Le GIA a déclaré que les services actuels pour les diamants synthétiques resteront disponibles jusqu’à la finalisation du système de description révisé, plus tard dans l’année.
Image : GIA
Source : National Jeweler