Ben Bridge, Cartier et LVMH s’associent pour lutter contre le racisme dans le retail

Lenore Fedow

Ces sociétés figurent toutes parmi les signataires de la charte de l’organisation à but non lucratif Open to All.

La campagne à but caritatif Open to All a récemment accueilli 42 nouvelles marques de retail dans sa lutte contre le racisme dans le retail, dont quelques grandes sociétés de bijoux.

Ces sociétés ont signé la charte de l’organisation intitulée « Mitigate Racial Bias in Retail » (Atténuer les biais raciaux dans le retail), s’engageant ainsi à réduire les expériences racialement biaisées et les traitements inéquitables dans les boutiques et à créer un environnement plus accueillant pour les acheteurs.

Les vendeurs de joaillerie ayant récemment rejoint l’initiative sont Ben Bridge Jeweler, Cartier et LVMH.

« Depuis 110 ans, nous avons toujours cherché à intégrer le tissu de chaque communauté au sein desquelles nous agissons », a déclaré Lisa Bridge, présidente et PDG de Ben Bridge Jeweler.

« Pour nous, cela signifie d’intégrer tous les membres de la communauté. Open to All nous aide à communiquer en ce sens et nous permet de continuer à apprendre et à nous développer. »

Les autres nouveaux signataires comprennent CBL Properties, Glossier, The Body Shop, Yelp et URBN, la société-mère d’Anthropologie, Free People, Nuuly et Urban Outfitters.

La charte a été lancée en mai par Open to All et Sephora, qui appartient à LVMH, après que la société de beauté a commandé pour elle-même l’étude « Racial Bias in Retail » (Biais racial dans le retail). Celle-ci s’intéressait à la façon dont les acheteurs noirs, indigènes et de couleur (BIPOC) vivent la discrimination dans les boutiques.

En 2019, Sephora avait fermé ses boutiques pendant une heure pour organiser un « atelier sur l’inclusivité ». La star noire du R&B, SZA, avait en effet déclaré qu’un employé d’un site californien avait demandé à un vigile de la suivre pour s’assurer qu’elle ne volait pas.

La société a publié des excuses et a depuis engagé des mesures pour lutter contre le profilage racial et la discrimination dans ses boutiques.

Deux acheteurs sur cinq aux États-Unis, interrogés pour l’étude, ont déclaré avoir personnellement subi un traitement injuste en raison de leur race ou de leur couleur de peau. Les acheteurs BIPOC étaient trois fois plus susceptibles que les acheteurs blancs de se sentir jugés pour leur apparence.

La charte a débuté avec 28 détaillants et dispose désormais du soutien de plus de 200 organisations d’enseignement publiques, nationales et d’État, et d’élus, ainsi que de milliers d’entreprises et de fournisseurs de services à but non lucratif.

Tiffany & Co., Movado Group, Michele et Watch Station International s’étaient déjà engagés dans l’initiative.

Une liste complète des membres est disponible sur le site Internet de l’organisation.

« Cette collaboration croisée est essentielle pour aborder et éviter le racisme systémique dans le retail américain et dans la culture dans son ensemble », a déclaré George-Axelle Broussillon Matschinga, vice-présidente de la diversité, l’équité et l’inclusion chez Sephora.

Depuis la création de la charte, l’organisation à but non lucratif a déclaré avoir été contactée par un plus grand nombre de détaillants, avertis de l’existence d’une discrimination généralisée dans le retail et prêts à aborder le problème et créer des espaces accueillants pour leurs clients.

« LVMH est fière de signer la charte Mitigate Racial Bias in Retail, avec bon nombre de ses maisons, dont le co-initiateur Sephora, afin d’engager un changement durable dans l’industrie du retail », a déclaré Anish Melwani, président du conseil et PDG de LVMH Amérique du Nord.

« LVMH crée des produits qui assurent un haut niveau d’excellence en rassemblant des talents, des compétences et des expériences divers pour servir tous nos clients. Signer la charte est une étape active dans notre engagement constant à éradiquer le racisme de l’expérience de retail et s’assurer que tous nos clients se sentent appréciés et respectés dans nos boutiques. »

Calla Rongerude, directrice d’Open to All, a exprimé sa gratitude envers les partenaires du retail, faisant remarquer qu’un facteur essentiel pour éliminer le racisme dans ce secteur est d’éviter le traitement d’exclusion avant même que les personnes n’entrent dans la boutique.

« Open to All est reconnaissant envers ses partenaires professionnels et caritatifs qui prouvent leur engagement pour la formation de leur personnel, la diversification du marketing et de l’assortiment de produits et la réalisation d’autres étapes tangibles qui créent une culture d’appartenance pour les acheteurs et employés BIPOC », a-t-elle déclaré.

Depuis juin, l’organisation à but non lucratif a organisé des réunions mensuelles pour assurer le suivi des effets de ses initiatives.

Le groupe travaille également avec les services de prévention des pertes pour aborder le harcèlement, le profilage racial et les biais dans leur pratique.

Chaque mois, des experts et des intervenants invités de Sephora, Diversity Best Practices et Mentor Spaces viennent partager leurs compétences avec les détaillants participants.

Les membres signataires de la charte se sont rassemblés à San Francisco en octobre pour collaborer et définir les objectifs de l’année à venir.

La charte comporte trois grands domaines.

Le premier objectif est d’augmenter la diversité dans le marketing, les produits, le branding et le personnel pour éviter les traitements discriminatoires.

Ensuite, les détaillants doivent former les employés à comprendre l’expérience des acheteurs de couleur, pour mieux interpréter leurs interactions avec les clients BIPOC.

Enfin, la charte demande aux détaillants de mettre en place un mécanisme de commentaires, pour améliorer le service clientèle et aider à créer une expérience d’achat plus inclusive.

Avant la réunion d’octobre, les membres ont dû répondre à un sondage.

Le sondage a montré que 44 % des personnes interrogées avaient signé la charte dans l’espoir de créer un impact collectif au niveau de l’industrie, tandis que 28 % voulaient changer l’expérience d’achat en boutique.

Par ailleurs, 22 % ont déclaré que leur motivation principale était d’apprendre et de partager les meilleures pratiques.

Quant à la formation, 59 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles avaient utilisé ou prévu d’utiliser la formation Reduce Racial Bias d’Open to All.

Cette formation de deux heures, sortie en juin, est un mélange d’instructions proposées en présentiel et d’enseignements autonomes, permettant de former les employés aux biais raciaux dans les lieux de retail, en fournissant des stratégies pratiques pour réduire ces incidents et promouvoir l’inclusivité.

Les sociétés hors retail, les institutions, les ONG et les organisations à but non lucratif peuvent aussi s’engager à Open to All.

Pour plus d’informations ou pour vous inscrire, rendez-vous sur le site Internet d’Open to All.

Source National Jeweler