Des ventes de bijoux solides pour Richemont lors d’un 4e trimestre difficile

Lenore Fedow

Richemont a publié un recul à deux chiffres de ses ventes du quatrième trimestre, qui ont eu à subir les effets du Covid-19. Le groupe a toutefois affirmé que l’avenir devrait être plus favorable, faisant remarquer une forte demande dans ses boutiques ayant rouvert en Chine.

Les ventes du quatrième trimestre fiscal de la société, clos le 31 mars, ont plongé de 18 % en glissement annuel à taux de change réel. La région Asie-Pacifique a été particulièrement touchée.

Des manifestations à Hong Kong, associées à la pandémie de Covid-19, ont contribué à un recul de 36 % des ventes, dont une baisse de 67 % dans la municipalité.

Dans les Amériques, les ventes trimestrielles ont pris 9 % en glissement annuel, tandis qu’elles étaient en recul de 9 % en Europe.

Richemont a fait remarquer que ses moteurs de croissance étaient ses marques de bijoux et ses distributeurs en ligne, qui avaient « fait preuve de résistance », malgré un trimestre difficile.

« L’industrie des biens de luxe occupe une position privilégiée », a déclaré son président Johann Rupert dans un communiqué, ajoutant que les produits de « hard luxury » étaient l’incarnation de « siècles d’héritage et de compétences artisanales ».

« Cartier a été créée en 1847 et a survécu à deux guerres mondiales. Vacheron Constantin a commencé à fabriquer des montres dans ses locaux actuels à Genève en 1755, a-t-il déclaré. Nos maisons survivront à ces temps difficiles, grâce notamment à la solidité du bilan de Richemont. »

Au cours de l’exercice fiscal complet, clos le 31 mars, les ventes étaient stables à taux de change constants, atteignant 14,24 milliards d’euros (15,37 milliards de dollars), en légère hausse par rapport aux 14,1 milliards d’euros (15,2 milliards de dollars) prévus par les analystes.

À l’exclusion des ventes en ligne, le chiffre d’affaires annuel était en recul de 3 % en glissement annuel à taux de change constants.

Les ventes de retail (ventes dans des boutiques détenues et gérées par Richemont) ont plongé de 2 % à taux de change constant, ce que la société a imputé aux manifestations à Hong Kong et en France survenues plus tôt au cours de l’exercice fiscal, ainsi qu’aux effets de la pandémie de Covid-19, qui a débuté en janvier.

Les ventes de gros ont reculé de 5 %. Les chiffres de la croissance au Japon ont été atténués par les baisses d’autres régions liées à des fermetures de boutiques et à des troubles sociaux.

Sa division d’horlogers spécialisés, qui comprend également A. Lange & Söhne et IWC Schaffhausen, a également pesé sur les résultats de gros puisque l’axe dans cette section a été maintenu sur l’optimisation du réseau de gros et l’équilibre des ventes aux distributeurs et des ventes aux particuliers, a déclaré Richemont.

Les ventes en ligne ont profité d’une croissance à deux chiffres quasiment dans toutes les régions, en progression de 14 % à taux de change constants, ce qui représente 19 % des ventes pour l’année, contre 16 % il y a un an.

Au cours de l’exercice fiscal, les ventes de la division des bijoux de Richemont étaient en progression de 2 % à taux de change réels, atteignant 7,22 milliards d’euros (7,80 milliards de dollars) avec de solides ventes en ligne.

Richemont a en partie attribué la hausse à l’ouverture de la boutique flagship virtuelle de Cartier dans le pavillon Luxury de TMall en janvier, un site Internet géré par le titan technologique chinois Alibaba Group.

Les collections de bijoux ayant obtenu des résultats particulièrement bons comprenaient la nouvelle collection « Clash de Cartier » par Cartier, ainsi que les lignes « Juste un clou » et « Perlée » de Van Cleef & Arpels.


En ce qui concerne les offres de montres des marques de bijoux, les articles Baignore et Santos de Cartier, qui ont été revisités, ont obtenu de bons résultats, de même que la collection Alhambra de Van Cleef & Arpels.

Buccellati, la marque de bijoux italienne que Richemont a rachetée en septembre 2019, a également obtenu de bons résultats, notamment avec la collection « Macri ».

Le segment des bijoux a connu une hausse des ventes comprise entre 5 % et 9 % pour les Amériques, l’Europe et le Japon, ce qui a contrebalancé une baisse dans la région Asie-Pacifique.

La société a récemment rénové sa boutique Van Cleef & Arpels sur Rodeo Drive, à Los Angeles, et déménagé sa boutique Cartier dans le China World Beijing.

Sa division d’horlogers spécialisés a été confrontée à « un environnement difficile », les ventes ayant chuté de 4 %, à 2,9 milliards d’euros (3,13 milliards de dollars).

La division a obtenu de bons résultats aux Amériques et au Japon mais le retail et les ventes de gros étaient globalement en baisse.

La société a souligné les bons résultats de la nouvelle collection « Submersible Carbotech » de Panerai et des éditions commémoratives de A. Lange & Söhne, « Lange 1 ».

Les résultats opérationnels de Richemont ont plongé de 20 % en conséquence de la baisse des ventes, de la hausse du cours de l’or, d’un « strict » contrôle des coûts et d’un franc suisse plus solide, partiellement amoindri par une remontée du dollar américain.

En termes de région, les ventes sur l’exercice complet aux Amériques ont pris 6 % à taux de change constants, jusqu’à atteindre 2,81 milliards d’euros (3,03 milliards de dollars).

Les ventes européennes étaient en progression de 4 %, tandis que les ventes au Japon ont reculé de 1 %. En Asie-Pacifique, la plus vaste région de la société, elles ont perdu 6 %.

Le Moyen-Orient et l’Afrique ont rapporté une baisse de 3 % de leurs ventes.

En ce qui concerne les perspectives fiscales, Johann Rupert a évoqué « une visibilité très limitée quant à ce qui attend la société. »

Mais il a affirmé qu’il y avait des signes d’amélioration, évoquant les 462 boutiques de la société en Chine qui profitaient d’une « forte demande » depuis la réouverture en mars.

Source National Jeweler


Photos © Clash de Cartier.