Le système autorise de nouveaux sightholders avant 2015 : le point de vue de Varda Shine

Vinod Kuriyan

Le système de « distribution dynamique » du brut de la DTC lui permet d’évaluer en permanence l’industrie de fabrication et de réaffecter les réserves de brut. Elle peut ensuite admettre comme sightholders les acteurs les plus performants, avant même l’expiration de la période contractuelle actuelle en 2015, explique la PDG de la DTC, Varda Shine.[:]

Varda Shine s’exprimait devant la presse à Mumbai, aux côtés de Mahiar Borhanjoo, le directeur exécutif des ventes et des services aux sightholders de la DTC. Elle a expliqué que 90 % des réserves de brut de la DTC étaient destinés à la distribution aux sightholders ; le reste est vendu aux enchères par le biais de Diamdel.

Lorsque la DTC observe que les sightholders n’achètent pas une certaine catégorie de marchandises, mais qu’un tiers se porte acquéreur de cette même catégorie en grandes quantités par l’intermédiaire de Diamdel, il bénéficie d’une attribution directe de ces marchandises dans un sight.

« Nos quantités de marchandises sont fixes, nous ne gardons rien en stock. Nous devons donc surveiller constamment les réserves de brut et les redistribuer », a expliqué Varda Shine.

S’exprimant à ce sujet, elle a remarqué : « Pour choisir les sightholders, nous tenons compte de trois facteurs importants : la disponibilité totale des marchandises, les exigences spécifiques d’un sightholder potentiel et l’évaluation de ses performances. »

« La disponibilité des marchandises joue un rôle important. Imaginons que vingt personnes soient demandeuses du même genre de marchandises et que nous n’en ayons suffisamment que pour six d’entre elles. Automatiquement, la septième et les suivantes ne seront pas des sightholders. Ainsi, certains fabricants de renom n’ont pas pu recevoir de sights à cause d’une telle configuration. Or, nous surveillons et calibrons en permanence le marché ; si certaines marchandises ne sont pas achetées par les sightholders, nous pouvons les réaffecter. »

Mahiar Borhanjoo a expliqué par la suite que la DTC a connu en 2008 des situations dans lesquelles, en raison de problèmes de liquidités internes, certains sightholders n’étaient pas en mesure d’acheter des marchandises spécifiques. La DTC n’a pas pu, par la suite, réattribuer ces marchandises. Le nouveau système corrige cette défaillance.

Varda Shine a ensuite été interrogée sur le fait de savoir si, malgré les nombreux achats spéculatifs effectués lors des enchères, celles-ci avaient pu servir d’indicateur fiable pour les prix. De Beers avait également signalé dans son rapport financier annuel que les achats spéculatifs avaient joué un rôle important dans la forte hausse des prix en 2011. La PDG de la DTC a répondu que, bien que les ventes aux enchères de Diamdel aient constitué un facteur important dans le processus de détermination des prix de la DTC, l’organisation a également tenu compte des conditions du marché avant de prendre ses décisions de tarification.

« Pour fixer les prix du brut, nous combinons les prix des enchères et nos évaluations des prix du taillé, le tout comparé au comportement global du marché », a-t-elle déclaré.

Elle poursuit : « Il est possible que les prix grimpent lors d’une vente aux enchères, même sans spéculation, par exemple lorsqu’un fabricant veut acquérir les 10 derniers pour cent de marchandises pour une seule grosse commande. C’est pourquoi nous regardons aussi le marché dans son ensemble. »

Varda Shine a affirmé que nous vivions une « décennie du diamant » ; elle s’est dite optimiste pour l’avenir. Elle a ensuite été interrogée sur la raison pour laquelle le PDG de De Beers, Philippe Mellier, avait déclaré que les sightholders étaient « nerveux et prudents » en ce moment et qu’il ne savait dire si la demande serait supérieure à l’offre.

Elle a répondu que c’était effectivement le cas, mais que le problème se limitait au court terme. « L’année a démarré avec une offre excédentaire ; ainsi, même si actuellement, la demande est supérieure à l’offre, il faut corriger le déséquilibre précédent. » Et d’ajouter : « Le scénario à long terme reste favorable. »

Varda Shine prévoit une hausse de la demande conforme aux prévisions. « Selon nous, la croissance de la consommation aux États-Unis devrait avoisiner les 5 % cette année, alors que ce secteur avait connu une progression à deux chiffres en 2011. L’Inde et la Chine demeurent des marchés solides. »

De Beers n’a pas terminé l’évaluation de la consommation indienne de diamants en 2011 ; les chiffres définitifs devraient être publiés d’ici la mi-mars. « Bien que n’ayant pas atteint la croissance record de 32 % de 2010, le marché indien pourrait toutefois afficher une progression à deux chiffres en 2011. »

À propos du fonctionnement bancaire illicite signalé dans les locaux de la bourse du diamant en Israël, Varda Shine a déclaré que l’affaire aurait sûrement des répercussions négatives sur la réputation de l’industrie. Elle a toutefois lancé un avertissement : « Il y a une rétention d’informations totale autour de cette affaire ; la majeure partie de ce qui se dit n’est que pure spéculation. »

D’après les informations qui ont filtré, l’affaire concernait uniquement des questions d’évasion fiscale et non de blanchiment d’argent. Elle a également affirmé que des activités de blanchiment d’argent auraient des conséquences très graves pour l’industrie du diamant. « En l’état actuel des choses, je persiste à penser que les perspectives à long terme sont positives ; il convient d’écarter définitivement ceux qui ne se montrent pas totalement transparents dans leurs activités. Nous profiterons ainsi d’un marché plus sain pour tous », a-t-elle expliqué.

Interrogée sur d’autres sujets, Varda Shine a déclaré que 99,4 % du conseil d’administration d’Anglo American s’était prononcé en faveur de la décision de la société d’acquérir les 45 % de De Beers détenus par la famille Oppenheimer. Elle a ajouté que l’ensemble des documents visant à écarter la possibilité que l’acquisition soit anti-concurrentielle avaient été déposés. La procédure devrait s’achever au quatrième trimestre de cette année.

« Cynthia Carroll, le PDG d’Anglo American, connaît bien la différence entre les diamants et les matières premières », a déclaré Varda Shine ; elle a ajouté qu’Anglo a appuyé le concept des contrats d’approvisionnement à long terme.

Idexonline.com